- Droit Pénal -
Qu'est-ce que la non-assistance à personne en danger ?
Le délit de non-assistance à une personne en danger concerne deux types de comportements :
Le fait de ne pas empêcher une atteinte à l’intégrité physique d’un tiers. Par exemple : une personne se fait agresser dans la rue sans que quelqu’un lui vienne en aide ;
Le fait de s’abstenir de porter secours à une personne en détresse en lui apportant son aide ou en prévenant les secours. Par exemple : refuser d’apporter son aide ou de contacter les secours alors qu’une personne est en train de se noyer.
L’élément moral de cette infraction, pour être constitué, nécessite donc une connaissance d’un péril nécessitant une intervention immédiate et la volonté de ne pas intervenir.
Le délit sanctionne le comportement de la personne, indépendamment du résultat survenu. Le simple fait de s’être abstenu d’agir suffit pour que l’infraction soit caractérisée.
Cependant, il faut que l’aide apportée à la victime soit sans risque. Le sauveteur ne doit pas s’exposer à un danger quelconque. Par exemple : il ne pourra être reproché à une personne de ne pas s’être approchée d’un véhicule en flamme dans lequel était coincée une autre personne. En revanche, il pourra lui être reproché de ne pas avoir averti les secours.
La non-assistance à personne en danger est prévue par l’article 223-6 du Code pénal :
« Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle de la personne s’abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
Sera puni des mêmes peines quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours.
Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende lorsque le crime ou le délit contre l’intégrité corporelle de la personne mentionnée au premier alinéa est commis sur un mineur de quinze ans ou lorsque la personne en péril mentionnée au deuxième alinéa est un mineur de quinze ans. ».
L’auteur du délit de non-assistance à personne en danger risque 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
La peine encourue pour non-assistance à personne en danger est portée à 7 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende lorsque le crime est commis sur un mineur de 15 ans ou que la personne en péril est un mineur de 15 ans.
L'auteur de la non-assistance à personne en danger sera poursuivi devant le tribunal correctionnel. Il s’agit d’une chambre spécialisée du tribunal judiciaire qui traite les affaires pénales portant sur des infractions qualifiées de délits. Pour ce type d’infraction, les peines d’emprisonnement sont inférieures à 10 ans.
La prescription est la durée au-delà de laquelle l’auteur ne peut plus être poursuivi pour les faits qu’il a commis.
En matière de non-assistance à personne en danger, les poursuites peuvent être engagées dans les 6 années qui suivent la commission des faits. À l’expiration de ce délai, l’auteur ne pourra plus être poursuivi ni être condamné.
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